Explorons le sens du toucher, en partant du commencement
Le toucher est le premier sens à apparaître chez le fœtus, à susciter des réflexes, à alimenter son cerveau en informations.
Au tout début de la grossesse, à 3 semaines, l’embryon se différencie en 3 feuillets : l’endoderme, qui donnera le système digestif, le mésoderme qui constituera les os, les muscles, le cœur, le sang, les reins et l’ectoderme qui sera à l’origine de l’épiderme d’une part, et du tube neural de l’autre, menant à la création du système nerveux.
La peau et le système nerveux sont donc issus du même feuillet, liant ces deux systèmes pour la vie.
À partir du 3ème mois de grossesse, le fœtus commence à ressentir la chaleur des mains sur le ventre de sa mère, les contacts, à réagir aux changements de pression, aux caresses, aux vibrations. L’haptonomie, méthode développée par le médecin hollandais Frans Veldman, est enseignée aux futurs parents pour entrer en communication avec le bébé in utero : « l’appeler », percevoir ses mouvements en réponse, établir un véritable dialogue avec lui.
A sa naissance, le bébé humain est comparativement moins mature et beaucoup plus vulnérable que la plupart des autres mammifères. Il suffit de regarder une vidéo des premières heures de la vie d’un poulain pour mesurer l’écart avec le bébé humain. Deux théories tentent d’expliquer cela :
- Le bébé humain aurait en réalité besoin d’une gestation plus longue, mais la croissance de sa tête ne serait alors plus compatible avec le passage dans le bassin de sa mère. Bassin dont l’évolution s’est retrouvée « figée » par notre position debout.
- Seconde hypothèse : la complexité du cerveau humain nécessite des interactions pour terminer son développement : il ne peut tout simplement pas maturer et développer ses fonctions sans mimétisme, regards, contacts, interactions.
Le toucher, en particulier, aura des impacts à court et long terme sur son développement. Des études ont démontré que des enfants qui sont privés de contact physique ne peuvent pas se développer psychologiquement et physiquement. Ils finissent tout simplement par se laisser dépérir.
On observe que le bébé s’exprime à 80% à travers les mouvements de son corps. C’est par le contact tactile qu’il va découvrir son environnement : frôler les tissus dont il est habillé, sentir la chaleur de la peau de sa mère ou de son père, s’agripper à un doigt tendu. Jusqu’à l’âge de 12 ans environ, l’enfant est avant tout un apprenant kinesthésique : il apprend par le toucher.
Une fois adulte, chacun aura une sensibilité différente au toucher. Les caractéristiques physiques transmises par les gènes, l’histoire personnelle, les blessures, les traumas psychologiques, l’éducation vont imprimer leur marque et impacter la façon dont le signal est reçu :
- Très sensible à la pression, à la température, aux chatouilles, à la douleur,
- Peu sensible au contraire, comme enveloppé d’une carapace,
- Ne supportant pas le contact sur certaines parties du corps
- Ne ressentant absolument rien sur certaines parties du corps
- …
Le massage dans le monde
Dans de nombreuses régions du monde, le massage est au centre de la vie : on masse les bébés quotidiennement, on apprend aux enfants à masser leurs aînés. Dans beaucoup de ces pays, les besoins fondamentaux de base de l’être humain (besoins physiologiques, besoins de sécurité) ne sont pas toujours garantis : la détente n’est pas dans la liste des préoccupations : on masse pour stimuler le développement du bébé, pour rendre l’enfant fort, résistant. Puis pour rester en bonne santé, pour garder la mobilité des articulations. Cela fait partie de l’hygiène de vie.
Dans notre culture occidentale, et notamment chrétienne, le massage peut avoir une connotation sexuelle. La nudité qu’il implique est un tabou. On ne se touche pas. Bien sûr chaque pays apporte ses nuances à la pudeur, l’éducation peut également être très impactante dans un sens ou dans l’autre. Mais globalement, les Français n’ont pas l’habitude de se faire masser. C’est une pratique relativement nouvelle à l’échelle de l’histoire de notre pays.
C’est pourquoi j’ai voulu décrire ce que vous pouvez attendre de massages réguliers, au-delà de la détente.
Les principaux bienfaits des massages
Circulation
Le massage stimule les circulations sanguine et lymphatique. Le sang va apporter les nutriments de la digestion, l’oxygène des alvéoles pulmonaires aux cellules du corps. Il va en récupérer les déchets (urée, gaz carbonique), et transporter nos globules blancs et nos plaquettes. La lymphe elle aussi va transporter les nutriments plus gros, et débarrasser nos cellules de leurs déchets, avant de retourner au système sanguin. Le foie et les intestins se trouvent sur le passage, agissent en tant que filtre.
Les déchets, si la circulation est efficace, passeront un minimum de temps dans notre organisme, et seront évacués par la transpiration et l’urine. Masser va stimuler cette circulation :
- Un ventre massé va mieux digérer, il sera souple, détendu. Le transit se régulera mieux, la personne se sentira moins lourde, moins ballonnée,
- Des muscles massés vont évacuer l’acide lactique de l’effort, s’assouplir,
- Des articulations massées vont libérer les toxines accumulées, vont s’assouplir et permettre de prendre de l’âge sans perdre de mobilité,
- Un cerveau irrigué correctement va mieux fonctionner : clarté, concentration, mémorisation,
- Les mains et les pieds, le visage et le crâne sont très riches en terminaisons nerveuses. Ils sont de formidables portes d’entrée pour transmettre des messages aux organes, aux systèmes. C’est le principe de la réflexologie
Au-delà du sang et de la lymphe, l’énergie circule en nous (le QI). Le massage régule cette circulation, repère les blocages, draine les méridiens, libère les points situés sur ces méridiens (points d’acupuncture). En Médecine Traditionnelle Chinoise, on considère que les mauvaises énergies s’accumulent dans l’abdomen lorsqu’il y a stress, blocage émotionnel, manque de mouvement. En massant le ventre, on mobilise ces mauvaises énergies et on accélère leur élimination.
Régulation du stress
Comme nous l’avons vu, une relation étroite existe entre la peau et le système nerveux. Prenons par exemple le rougissement de la honte ou de la colère qui montrent l’effet immédiat d’une émotion sur la peau. L’eczéma, le psoriasis, l’acné sont également connus pour être des affections dont la source est souvent multifactorielle. L’endroit du corps où elles se manifestent en dit beaucoup sur la dimension psychoémotionnelle de leur origine.
Agir sur la peau « touche » au système nerveux. Le massage va activer le système parasympathique, ralentir le cœur et la respiration, relâcher les muscles et les sphincters, préparer la détente et la récupération. Les hormones elles-mêmes vont être régulées : baisse du cortisol (hormone du stress) augmentation de l’ocytocine (hormone de l’attachement et du plaisir). Interagir ainsi avec la peau, régulièrement, va entraîner la mise en place d’automatismes : le bien-être sera de plus en plus rapide à intervenir et durera plus longtemps. Il sera possible en réactivant le souvenir sensoriel du massage, d’induire le mieux être.
Tous les phénomènes de notre corps qui peuvent avoir une dimension psychoémotionnelle seront impactés par le massage : la digestion avec les diarrhées ou la constipation liées à la pression, à la peur, au refoulement de la colère, la fatigue nerveuse ou émotionnelle, les tensions musculaires liées au surmenage, l’encombrement mental ou émotionnel lié aux surcharges et à notre rythme de vie…
Immunité
Notre système lymphatique joue un rôle important dans notre immunité : composé de la moelle osseuse où sont fabriqués nos lymphocytes, du thymus où ils mûrissent, de la lymphe qui les fait circuler, des ganglions qui filtrent la lymphe, de la rate, des amygdales, des végétations et d’autres tissus situés dans le système digestif ou le système respiratoire, son bon fonctionnement et sa circulation sont importants pour assurer notre défense contre les bactéries, les virus, les levures. Il est stimulé par le mouvement et le massage.
Les bienfaits pour les enfants
Les bébés
L’histoire du massage Shantala
Shantala est le nom d’une mère indienne, rencontrée à Calcutta par le gynécologue obstétricien Frédérick Leboyer lors d’un voyage humanitaire.
Fasciné de la voir masser son bébé dans la rue à même le sol (elle était handicapée) il revient l’observer à de nombreuses reprises et la convainc de lui apprendre ce massage, considéré comme aussi important que la nourriture que la mère donne à son bébé. Il était jusqu’alors transmis uniquement de mère en fille.
À son retour en Europe, Frédéric Leboyer choisit de partager ce qu’il a appris au plus grand nombre à travers ses livres.
Ce qu’il apporte au bébé (et au parent masseur)
Un parallèle peut être fait entre l’acte de masser le bébé et l’acte des femelles mammifères qui lèchent leurs petits pour les stimuler. Le massage va stimuler le bébé, aider à maintenir l’équilibre des différents systèmes (nerveux, locomoteur, endocrinien…) et permettre leur développement. Le bébé aura moins de coliques, il ne se mettra debout que lorsqu’il se sentira assez fort, il tombera moins.
Le massage va créer le lien, transmettre des émotions par le retard, le sourire, la présence, le fait de contenir. Le massage va rassurer le bébé, l’aider à se sentir « rassemblé » : à prendre conscience de ses membres, de ses muscles, de ses contours. Le bébé sera moins à même de réagir par soubresauts, ou plus tard, de se mettre en danger.
Un parent qui masse son bébé le connaît vraiment, comprend mieux ses besoins, a plus de facilités à l’apaiser quand c’est nécessaire. On sent énormément de choses en massant un ventre…
Le massage devient un soin à part entière, une habitude comme le repas ou le bain. Il peut être ritualisé : se dérouler toujours au même endroit (une pièce bien chauffée), avec une musique par exemple pour que le bébé comprenne que c’est le moment du massage. Pour le parent qui masse, c’est aussi une merveilleuse parenthèse, où l’on se connecte différemment, où l’on est vraiment « dans l’instant présent ».
Ce qu’il apporte aux enfants plus grands
Nous l’avons vu, le toucher est important pour l’enfant en construction. Les bienfaits du massage seront les mêmes que pour les bébés : équilibre des différents systèmes, meilleure perception du corps, stimulation de la circulation sanguine et lymphatique, du système immunitaire, de la digestion, mise au calme du système nerveux, libération émotionnelle.
S’il est facile de faire du peau à peau avec un nouveau-né, la distance s’installe naturellement quand l’enfant grandit : son intimité doit être respectée, la pudeur prend de l’ampleur selon les phases du développement et les contacts deviennent plus limités, même avec la mère. Or l’enfant a besoin de contact. Il est important pour le parent d’observer, de questionner, pour répondre aux besoins sans devenir gênant ou pressant.
Nos enfants aujourd’hui ont des agendas de ministres : pression scolaire, activités sportives et/ou artistiques qui s’enchaînent, sollicitations diverses, compétition, pression sociale physique ou virtuelle par les réseaux… L’enfant doit apprendre plus tôt à se préserver, à prendre soin de lui. Ses parents sont là pour le guider, pour qu’il trouve ses solutions pour se ressourcer.
Les massages que je propose
J’enseigne le massage Shantala à la maman ou aux parents, à travers deux séances, au cabinet ou à domicile. Explications, préparation de la pièce, pratique en simultané des gestes que je réalise sur un poupon, remise d’un petit guide. Ces séances peuvent se dérouler pendant la grossesse pour découvrir les mouvements au calme, ou dès le 2ème mois du bébé. Il est bien sûr possible de prévoir la première séance avant la naissance, et la seconde après.
Pour les enfants, le massage se déroule au cabinet en présence d’un parent. La durée sera adaptée à l’âge et aux besoins de l’enfant, qui pourra le recevoir habillé ou en sous-vêtements. Pour les plus jeunes, le massage est présenté de façon ludique, en racontant une histoire. Dans tous les cas, c’est l’enfant qui est maître de ce qu’il veut recevoir.
Pour les adultes, vous trouverez sur ce site un large éventail des techniques que je propose. Dans tous les cas, le massage sera complètement personnalisé :
- Nous commençons par un entretien pour faire connaissance, vérifier les éventuelles contre-indications ou adaptations à apporter,
- J’écoute votre demande, vos préférences, et vous propose parmi ma palette, le type de massage qui sera le mieux adapté pour vous à ce moment précis.
- Je vous accompagne dans la salle de massage puis vous laisse vous déshabiller et vous installer sur la table de massage.
- Je vous rejoins puis le massage commence. Vos préférences vont guider mon choix mais ce sont mes mains qui adapteront le massage en fonction de ce qu’elles sentiront. Il y a toujours une composante intuitive dans mes massages.
- Au terme du massage, vous avez le temps de reprendre vos esprits, de vous rhabiller puis je vous offre un rafraîchissement et écoute vos retours, vos impressions.
Je propose des cartes vous offrant 25% de réduction sur le 4ème massage, ou des packs à prix encore plus avantageux si vous voulez faire du massage une routine bien-être.
Alors, convaincue ?
J’espère que cet article vous aura éclairée.
N’hésitez pas à le commenter, ou à me poser vos questions
